Bobard raciste : Meurtre de Jean-Claude Irvoas, 10 ans de Bobards

Bobard raciste : Meurtre de Jean-Claude Irvoas, 10 ans de Bobards

22 février 2016 | Bobards d'Or 2016

Plus de dix ans après les émeutes du ramadan de 2005, les médias continuent à diffuser trois bobards.

Can­di­dat : Étienne Bal­dit, jour­na­liste au Lab d’Eu­rope 1

Le premier bobard

Zyed et Bou­na ont été vic­times d’une « bavure poli­cière ». « Cli­chy reven­dique une colère « sin­cère », dix jours après la mort des deux ado­les­cents » (Le Monde — 08/11/2005). Et ce mal­gré le juge­ment en mai 2015 du tri­bu­nal cor­rec­tion­nel de Rennes relaxant les deux policiers.

Le deuxième bobard

sur les émeutes de 2005 est celui du silence autour des quatre morts en lien avec ces vio­lences urbaines : Jean-Jacques Le Che­na­dec, Salah Gaham, Jean-Claude Irvoas et Alain Lam­bert. À l’occasion des dix ans, en 2015, voi­ci le trai­te­ment média­tique des dif­fé­rents morts des émeutes du rama­dan de 2005 :

- Zyed et Bou­na : 336 (envi­ron 340) articles.

- Jean-Jacques Le Che­na­dec : le 7 novembre 2005, ce retrai­té meurt en bas de chez lui, il est frap­pé à mort par Sala­hed­dine Alloul en ten­tant d’é­teindre un feu de pou­belle. Aucun por­trait de lui, aucun article sur sa famille ni sur les cir­cons­tances de son agres­sion. Son nom est évo­qué seule­ment dix fois dans des articles consa­crés à Zyed et Bouna.

- Salah Gaham : ce jeune gar­dien d’im­meuble meurt asphyxié en ten­tant de por­ter secours à des étu­diants, à la suite d’un incen­die dans le quar­tier de Pla­noise, à Besan­çon. Son nom est évo­qué seule­ment deux fois dans des articles fai­sant le bilan des émeutes de 2005.

- Alain Lam­bert : gar­dien du lycée de la Plaine-de-Neauphle à Trappes. Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2005, quatre délin­quants, dont un mineur de 17 ans, avaient incen­dié des voi­tures dans la cour du lycée de la Plaine-de-Neauphle à Trappes à l’aide de cock­tails Molo­tov. En ten­tant d’éteindre l’in­cen­die, Alain Lam­bert meurt asphyxié. Depuis le pro­cès des incen­diaires en 2008, aucun article n’a évo­qué sa mort.

- Jean-Claude Irvoas : le 27 octobre 2005, Jean-Claude Irvoas, 56 ans, com­mer­cial dans une socié­té de mobi­lier urbain, s’apprête à rega­gner sa voi­ture garée dans une rue répu­tée « sen­sible » du quar­tier d’Orgemont d’Épinay-sur-Seine. Il tient à la main un appa­reil pho­to avec lequel il vient de fla­sher les lam­pa­daires que son entre­prise a récem­ment ins­tal­lés le long de la voie. À peine est-il arri­vé à quelques mètres de son véhi­cule, où l’attendent sa com­pagne Bri­gitte et sa fille Flo­riane, 16 ans, que trois délin­quants sur­gissent d’une allée et l’apostrophent : « Fils de p… On va te niquer ! ». Le quin­qua­gé­naire reçoit neuf coups de poing et tombe frap­pé à mort sous les yeux de sa com­pagne et de sa fille.

La mort de Jean-Claude Irvoas est entou­rée, quant à elle, de deux énormes bobards. Le pre­mier est celui du silence de la presse : son nom est cité seule­ment quatre fois.

Le troisième bobard

Il concerne l’identité des meur­triers de Jean-Claude Irvoas et leurs ori­gines. Un sujet hau­te­ment sen­sible pour les zéla­teurs de l’immigration. Alors, pour ne pas remettre en cause leur dogme immi­gra­tion­niste, ils vont men­tir sur l’origine des meur­triers de Jean-Claude Irvoas.

En 2010, le jour­na­liste du Figa­ro Sté­phane Durand-Souf­fland écri­vait « que trois des quatre indi­vi­dus concer­nés sont d’o­ri­gine euro­péenne ». Un men­songe de la part du pré­sident de l’Association des jour­na­listes judi­ciaires qui sera récom­pen­sé quelques mois plus tard par le bobard d’or 2010.

Rebe­lote cette année avec le jour­na­liste Étienne Bal­dit, du Lab Poli­tique d’Europe 1. Alors quelle est la véri­té dans cette his­toire et quelles sont les ori­gines des meur­triers de Jean-Claude Irvoas ? Plus de dix ans après les émeutes du rama­dan d’octobre et novembre 2005, les jour­na­listes conti­nuent à appli­quer la même recette : men­songes et silence.

Faisons le total

En 2015, à l’occasion des dix ans des émeutes de 2005, 336 articles de presse ont été consa­crés à Zyed et Bou­na. Les 4 autres vic­times comp­ta­bi­lisent 16 articles au total, soit 21 fois moins d’articles que sur Zyed et Bouna.

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