L’AFP, mauvais élève du fond de la classe. Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, plusieurs centaines de clandestins ont trouvé la mort « dans le canal de Sicile », qui se trouve entre la Sicile et la Tunisie. Pourtant, la carte de l’AFP montre le « lieu approximatif du naufrage » dans les eaux territoriales libyennes, au nord de Tripoli, la capitale, à plus de 500 km du canal de Sicile…
Candidat : Agence France Presse (AFP)
Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, un chalutier a fait naufrage dans le golfe de Gabès à une centaine de kilomètres des côtes libyennes et des côtes tunisiennes, ce qui a provoqué la mort de plusieurs centaines d’immigrés clandestins.
Tous les médias ont rapporté l’information en déplaçant le lieu du naufrage :
Pour Le Monde : « Le décompte macabre se poursuit dans le canal de Sicile. »
Pour Le Parisien, c’est aussi « dans le canal de Sicile » que le naufrage a eu lieu.
Les Échos parlent aussi de naufrage dans le canal de Sicile et précisent « au large de Lampedusa ».
Le Figaro est encore plus précis : c’est « au cœur du canal de Sicile » que le naufrage a eu lieu.
Tout ceci est géographiquement faux :
- plus de 250 km séparent le lieu du naufrage de Lampedusa,
- plus de 500 km du canal de Sicile
Mais le bobard géographique présente un intérêt politique et idéologique : culpabiliser les Européens.
Car si le titre avait été « Naufrage au large des côtes libyennes », l’impact aurait sans doute été tout autre, d’autant que les médias se sont empressés, dans le même temps, de crier à « l’Europe démunie » « sommée d’agir » ou encore « au pied du mur »…