Plus de dix ans après les émeutes du ramadan de 2005, les médias continuent à diffuser trois bobards.
Candidat : Étienne Baldit, journaliste au Lab d’Europe 1
Le premier bobard
Zyed et Bouna ont été victimes d’une « bavure policière ». « Clichy revendique une colère « sincère », dix jours après la mort des deux adolescents » (Le Monde — 08/11/2005). Et ce malgré le jugement en mai 2015 du tribunal correctionnel de Rennes relaxant les deux policiers.
Le deuxième bobard
sur les émeutes de 2005 est celui du silence autour des quatre morts en lien avec ces violences urbaines : Jean-Jacques Le Chenadec, Salah Gaham, Jean-Claude Irvoas et Alain Lambert. À l’occasion des dix ans, en 2015, voici le traitement médiatique des différents morts des émeutes du ramadan de 2005 :
- Zyed et Bouna : 336 (environ 340) articles.
- Jean-Jacques Le Chenadec : le 7 novembre 2005, ce retraité meurt en bas de chez lui, il est frappé à mort par Salaheddine Alloul en tentant d’éteindre un feu de poubelle. Aucun portrait de lui, aucun article sur sa famille ni sur les circonstances de son agression. Son nom est évoqué seulement dix fois dans des articles consacrés à Zyed et Bouna.
- Salah Gaham : ce jeune gardien d’immeuble meurt asphyxié en tentant de porter secours à des étudiants, à la suite d’un incendie dans le quartier de Planoise, à Besançon. Son nom est évoqué seulement deux fois dans des articles faisant le bilan des émeutes de 2005.
- Alain Lambert : gardien du lycée de la Plaine-de-Neauphle à Trappes. Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2005, quatre délinquants, dont un mineur de 17 ans, avaient incendié des voitures dans la cour du lycée de la Plaine-de-Neauphle à Trappes à l’aide de cocktails Molotov. En tentant d’éteindre l’incendie, Alain Lambert meurt asphyxié. Depuis le procès des incendiaires en 2008, aucun article n’a évoqué sa mort.
- Jean-Claude Irvoas : le 27 octobre 2005, Jean-Claude Irvoas, 56 ans, commercial dans une société de mobilier urbain, s’apprête à regagner sa voiture garée dans une rue réputée « sensible » du quartier d’Orgemont d’Épinay-sur-Seine. Il tient à la main un appareil photo avec lequel il vient de flasher les lampadaires que son entreprise a récemment installés le long de la voie. À peine est-il arrivé à quelques mètres de son véhicule, où l’attendent sa compagne Brigitte et sa fille Floriane, 16 ans, que trois délinquants surgissent d’une allée et l’apostrophent : « Fils de p… On va te niquer ! ». Le quinquagénaire reçoit neuf coups de poing et tombe frappé à mort sous les yeux de sa compagne et de sa fille.
La mort de Jean-Claude Irvoas est entourée, quant à elle, de deux énormes bobards. Le premier est celui du silence de la presse : son nom est cité seulement quatre fois.
Le troisième bobard
Il concerne l’identité des meurtriers de Jean-Claude Irvoas et leurs origines. Un sujet hautement sensible pour les zélateurs de l’immigration. Alors, pour ne pas remettre en cause leur dogme immigrationniste, ils vont mentir sur l’origine des meurtriers de Jean-Claude Irvoas.
En 2010, le journaliste du Figaro Stéphane Durand-Souffland écrivait « que trois des quatre individus concernés sont d’origine européenne ». Un mensonge de la part du président de l’Association des journalistes judiciaires qui sera récompensé quelques mois plus tard par le bobard d’or 2010.
Rebelote cette année avec le journaliste Étienne Baldit, du Lab Politique d’Europe 1. Alors quelle est la vérité dans cette histoire et quelles sont les origines des meurtriers de Jean-Claude Irvoas ? Plus de dix ans après les émeutes du ramadan d’octobre et novembre 2005, les journalistes continuent à appliquer la même recette : mensonges et silence.
. @surpasseToi @EtienneBaldit voici en quoi son article est mensonger http://t.co/1PlgzQ7NgI
— Pierre S. (@FrDesouche) 19 Mai 2015
Faisons le total
En 2015, à l’occasion des dix ans des émeutes de 2005, 336 articles de presse ont été consacrés à Zyed et Bouna. Les 4 autres victimes comptabilisent 16 articles au total, soit 21 fois moins d’articles que sur Zyed et Bouna.