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Le Charlot d’or

Le Charlot d’or

Le Charlot d’or

Prix spécial : le charlot d’or

Le Charlot d’or sera remis à l’ensemble des médias le 10 mars lors de la sixième cérémonie des Bobards d’or. « Le rire est plus fort que la terreur », ont asséné certains commentateurs du drame de Charlie Hebdo. C’est vrai ! D’ailleurs, plusieurs journalistes ont tout fait pour le prouver. Petit florilège des perles involontairement drolatiques, des emballements et des curiosités journalistiques qui ont entouré « l’affaire Charlie ».

On peut bien évidemment comprendre que des journalistes ordinairement habitués à pieusement ânonner des informations formatées – et recopiées sur les sacro-saintes dépêches AFP – soient bouleversés et bousculés par l’irruption d’une actualité violente et inattendue. On n’en restera pas moins surpris par le degré d’amateurisme et de perte de contrôle de certains.

Il en va ainsi d’Élise Lucet qui, parvenant à joindre une habitante de Dammartin-en Goëlle, où ont été aperçus les présumés assassins de Charlie Hebdo, nous offre cet échange fondamental :

« Madame, vous êtes à Dammartin-en-Goële. Que savez-vous ?
« Rien. Je regarde la télé. »

Dans le même registre, un journaliste de RMC, pour sa part, ayant pris contact lui aussi avec un habitant d’un des lieux traversés par les criminels, nous gratifie de cette autre remarque dont l’intérêt le dispute à la pertinence :

« Pas question pour vous d’aller acheter une baguette de pain, je suppose ? »

On se demande vraiment ce que l’on ferait sans l’information en continu qui nous permet de bénéficier de tant de précieux renseignements et de fines analyses.

L’une des plus brillantes est d’ailleurs sans doute celle entendue sur Europe 1, où la journaliste nous dévoile la véritable clef de compréhension de l’attaque de Charlie Hebdo : c’est la réponse aux manifestations islamophobes de PEGIDA en Allemagne et aux propos d’Éric Zemmour.

Vous n’y aviez pas pensé ? C’est bien normal, pauvres hères que vous êtes, vous qui ne sortez ni de Sciences Po ni d’un quelconque Institut de Journalisme.

Parallèlement, d’autres rédactions s’enflamment et le moindre braquage de supérette ou cambriolage du bureau de tabac – que l’on tait sagement, d’ordinaire, pour ne pas entretenir le « sentiment d’insécurité » et faire le jeu de qui vous savez… – devient soudainement une possible attaque terroriste commando programmée par l’État Islamique… Ou quand le passage à l’acte spectaculaire de quelques fous d’Allah oblige les journalistes à lever un bout du voile sur la réalité de la délinquance quotidienne en France…

Mais le plus beau, si l’on peut dire, dans cette grande cacophonie, est peut-être le grand élan général, aussi étonnant que soudain, en faveur de la défense de la « liberté d’expression absolue », devenue un « principe fondamental de la démocratie », un « point non négociable » dans la bouche de ceux-là même qui voulaient hier faire taire Zemmour et avant-hier interdire les spectacles de Dieudonné… Si le proverbe veut que « souvent femme varie », les journalistes de tous sexes, eux, ressemblent de plus en plus étrangement à des girouettes évoluant au gré des coups de vent de l’émotion populaire et des mots d’ordre de la bienpensance.

Pour ce traitement chaotique et idéologiquement orienté du drame du 7 janvier, l’ensemble des médias français mérite incontestablement de recevoir, cette année, un « Charlot d’Or ».

N.B. : la remise de ce « Charlot d’Or », paradoxalement, n’est pas exclusive de l’existence de la « Muselière d’Or » ou du « Kapo d’or »… C’est que l’amour des Charlots pour la liberté d’expression est à géométrie variable !

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