Date du bobard : de janvier 2021 à aujourd’hui
Les bobardeurs : ensemble des médias français
Lorsqu’ils évoquent l’entrée de manifestants pacifiques dans le Capitole américain, les médias français ne manquent pas de marteler que ce qu’ils qualifient d’« assaut meurtrier » a fait « cinq morts ». Mais en réalité, il y a eu un seul décès directement lié à cet envahissement du Capitole, celui d’une manifestante pro-Trump abattue à bout portant par un agent de sécurité.
L’assaut meurtrier
Dans tous les médias, l’envahissement – certes impressionnant mais finalement quasi totalement pacifique – du Capitole le 6 janvier par les manifestants pro-Trump a été présenté comme un assaut meurtrier.
Quelques heures après les faits, les médias évoquent déjà cinq morts.
Un exemple parmi des dizaines d’autres avec France Bleu :
Ou encore avec l’AFP, ici citée par Le Parisien :
L’une des victimes, membre de la police du Capitole, aurait même été tuée par des coups d’extincteur, annoncent les médias français. Si ce policier était décédé plusieurs heures après les événements, les médias s’étaient empressés de conclure à un lien évident entre les manifestations et sa mort.
Exemple avec Le Monde :
Cette information sur un assaut meurtrier ayant fait cinq morts a été utilisée pendant des mois par les médias.
Ainsi, lorsqu’un terroriste soupçonné d’être un suprémaciste noir doublé d’un islamiste a tué un policier au Capitole en avril, les médias français ont évidemment tenu à rappeler autant que possible que les partisans de Donald Trump auraient été responsables de cinq morts.
Exemple ici avec Le Parisien :
Ou encore avec France Bleu :
On retrouve également cette mention sur LCI le 14 avril :
La réalité
Premièrement, concernant le policier prétendument tué par les manifestants.
Les annonces médiatiques sur de prétendus coups d’extincteur, annoncés par CNN et repris religieusement par les médias français, étaient fausses.
CNN l’a admis le 3 février 2021 (https://edition.cnn.com/2021/02/02/politics/brian-sicknick-charges/index.html).
Plus important encore, le 19 avril, on apprenait que le médecin légiste avait rendu son verdict : le policier du Capitole est décédé de causes naturelles. Il a subi deux AVC, causés par un caillot sanguin. Selon le médecin légiste, aucun lien avec les manifestations des partisans de Donald Trump (https://www.washingtonpost.com/local/public-safety/brian-sicknick-death-strokes/2021/04/19/36d2d310-617e-11eb-afbe-9a11a127d146_story.html).
En ce qui concerne les quatre autres morts, tous partisans de Donald Trump, trois décès sont dus à des causes médicales n’ayant strictement rien à voir avec la manifestation ou l’envahissement du Capitole (https://en.wikipedia.org/wiki/2021_storming_of_the_United_States_Capitol#Deaths_and_injuries).
Seul un décès est lié à l’envahissement, celui d’Ashli Babbitt, tuée à bout portant et de sang-froid par un policier du Capitole alors qu’elle essayait de s’introduire dans l’édifice (https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-qui-etait-ashli-babbitt-la-femme-tuee-par-un-policier-dans-le-capitole-lors-de-l-intrusion-des-militants-pro-trump_4248161.html).
Si l’on résume, le prétendu « assaut meurtrier » ayant fait cinq victimes, dont un policier, n’a en réalité fait qu’une seule victime : partisan de Donald Trump, ancienne militaire, froidement abattue par un policier du Capitole.
Tous les médias français savaient pertinemment que la mort de trois des cinq personnes qu’ils présentaient comme victimes n’était en rien liée aux événements du Capitole. Ils savaient que l’une des victimes était partisan de Trump. Et ils savaient que les causes de la mort du policier du Capitole étaient floues.
Cela ne les a pas empêchés de répéter encore et encore des éléments de langage clairement destinés à diaboliser Donald Trump et ses partisans.