En juin 2023, Hakim Bouaksa, élu EELV à la mairie de la Seyne-sur-Mer, dépose plainte pour violences aggravées après avoir été agressé en marge d’un rassemblement de militants varois de Reconquête.
Rapidement, la presse et les élus de gauche montent au créneau. Dans un communiqué, Europe Écologie Les Verts (EELV) explique qu’Hakim Bouaksa était venu manifester « pacifiquement » contre la tenue de ce rassemblement dans un camping, et qu’il a été « violemment agressé », souffrant entre autres d’une fracture du bras, d’un traumatisme crânien et d’une entorse aux cervicales.
Marine Tondelier, la secrétaire nationale du parti écologiste, affirme sur Twitter qu’il a été « frappé par le service d’ordre de Reconquête » et demande « des excuses » au parti d’Éric Zemmour (20 Minutes).
Son tweet a depuis été supprimé. Libération ne tarde pas à dresser un portrait de son nouveau martyr, jouant sur le registre pathétique (« À l’adorable mais inquiet « T’as fait bobo ? » de son fils de 3 ans né d’une première union, Bouaksa répond : « C’est rien, c’est le bras des super-héros ! », « Je tiens à préciser qu’il ne s’est pas plaint une seule fois », note Hélène [sa compagne actuelle] mi-fière mi-inquiète. « Il y a pire, je suis en vie », balaye-t-il. Même pas triste de zapper les baignades à la fraîche et sauts dans les calanques ? « Si, j’avoue, j’ai le seum, s’amuse-t-il. Mais il y aura d’autres étés. » Loin des vacances fantasmées, les prochaines semaines seront studieuses. »).
Hakim BOUAKSA, élu municipal écologiste de la ville de Seyne (83) a été violemment agressé par l’extrême droite, le parti d’Eric Zemmour, Reconquête pic.twitter.com/6teDu2ovN3
— Patrick CAPET (@patrick_capet) June 12, 2023
Ci-dessus, tweet de l’élu EELV à la mairie de Périgueux Patrick Capet, qui porte la responsabilité à « l’extrême-droite », sans même lire l’article qu’il partage qui indique que le coup a été porté par « un membre de l’équipe de l’hôtel ».
Hakim Bouaksa, grâce à son agression, participera au conseil municipal de Marseille en tant qu’invité d’honneur, avant de rejoindre Paris, et de tenter de « convaincre les parlementaires de se mobiliser contre la montée de la violence dans les partis extrémistes et la multiplication des attaques contre les élus locaux. »
En décembre, la justice fait finalement son travail, sans que Hakim Bouaksa ne daigne assister au délibéré. Deux des prévenus, dont le gérant du camping, sont relaxés. Les deux autres condamnés à une amende de 5.000 euros avec sursis. Chacun de leur casier judiciaire restera vierge. Et pour cause, le tribunal de Toulon a estimé que « le conseiller municipal avait été à l’origine et avait joué un rôle actif dans la manifestation non déclarée ; un comble pour un élu de la République. »
Par conséquent, « la juridiction a conclu qu’Hakim Bouaksa a contribué à la création de ses préjudices, qu’il avait été l’artisan des maux dont il était venu se plaindre. Mais aussi qu’il n’y avait aucun caractère raciste à ce qui s’était passé. » Usant des qualificatifs « inadmissible » et « lamentable », la présidente du tribunal avait en outre précisé que « compte tenu de son comportement, le droit à l’indemnisation d’Hakim Bouaksa serait réduit de 50% ». Notons enfin que les prévenus n’étaient pas des militants Reconquête mais des membres du service d’ordre du camping dans lequel se déroulait le banquet estival.
Sources : Libération, Var-Matin
Date : Agression le 11 juin 2023, délibéré le 5 décembre 2023