Il faut bien l’admettre, une fois passés les joies familiales de Noël et les éphémères enivrements du Nouvel An, l’hiver est une saison assez morne et monotone, surtout depuis que les sports de montagne, déjà jadis réservés aux classes les plus aisées, sont devenus la chasse gardée des seuls riches paranoïaques et hypocondriaques acceptant le port de la muselière entre deux « tout schuss » et le couplage du passe sanitaire avec le forfait téléski. Fort heureusement, pour lutter contre la froideur des jours et le nez qui coule, désormais déclencheur de terreur collective et de bannissement social, il est un événement devenu presque aussi traditionnel que la galette des rois et tout aussi roboratif que celle-ci : la cérémonie des bobards d’or.
Comment évoquer un événement qu’on ne présente plus ? En se laissant aller à l’impressionnisme des sentiments et des souvenirs à l’heure du 13ème exercice de cette grande fête du bon sens et de l’esprit français.
Se rendre aux « Bobards », c’est un peu comme participer à l’ouverture de la chasse aux cons, aux menteurs, aux tricheurs et aux manipulateurs, une sorte de libération après des mois d’attente, de frustration et parfois même de souffrance sous le joug implacable des médias du système et de leur bombardement ininterrompu d’inepties immigrationnistes et d’instrumentalisations antifrançaises. Les « Bobards », c’est le renvoi, direct et sans escale, des prétentieux au terminus de la médiocrité et de la servilité. C’est aussi les retrouvailles de l’amitié française, le rendez-vous des bons copains, la réunion de la belle équipe et des vieux de la vielle, le cercle des poètes pas complètement disparus… Un pied de nez à la morosité ambiante, aux pisse-froid, aux mauvais augures, aux prophètes de la sinistrose et du renoncement. Face à la folie du monde, le Carnaval de la sagacité ironique et de la lucidité joyeuse ! Le grand rire gaulois contre le ricanement Canal+ !
Un jour par an, les gueux, les sans-dents, les réfractaires, les « irresponsables », les « emmerdés », les vestiges de la « France d’avant » qui est celle de toujours, les récalcitrants au naufrage général remettent à leur place, dans la sentine, les valets du système — ces domestiques à la morgue de petits barons‑, les professionnels de la reptation, les stipendiés des labos pharmaceutiques, les courtisans à plume dans le cul, les cocaïnomanes moralisateurs, les eunuques péremptoires et les incultes postillonnant…
Comment ne pas participer à cette œuvre de salubrité publique ?
Xavier Eman
La cérémonie : Lundi 7 février 2022 à 19 heures 30 au Théâtre du Gymnase
Billetterie : weezevent.com/les-bobards-d-or-2022