Bobard préfectoral

Bobard préfectoral

Date du bobard : octobre 2019
Les bobardeurs : AFP, ensemble des médias

Jeu­di 3 octobre 2019, Mickaël Har­pon, musul­man d’origine antillaise, com­met­tait un atten­tat au cou­teau au sein même de la pré­fec­ture de police de Paris. Une attaque ayant tué trois poli­ciers et un agent admi­nis­tra­tif, et ayant éga­le­ment fait deux blessés.

L’attentat et le silence des médias

Immé­dia­te­ment, les médias et le gou­ver­ne­ment fran­çais ont tenu le même dis­cours : les moti­va­tions du meur­trier seraient extrê­me­ment floues !

Pour Cas­ta­ner, il « n’a jamais pré­sen­té de dif­fi­cul­tés comportementales ».

Le Télé­gramme évoque des « moti­va­tions encore mys­té­rieuses » en repre­nant une dépêche AFP extrê­me­ment prudente.

On lit, tou­jours dans cette dépêche, que le pro­fil de l’assaillant était celui d’un homme souf­frant « de sur­di­té » et d’un « employé modèle sans his­toire ». Tout juste l’AFP note-t-elle qu’il s’était conver­ti à l’islam 18 mois avant l’attentat…

Un simple détail sans aucun lien avec l’attaque pour l’AFP qui conclut sa dépêche en par­ta­geant un com­mu­ni­qué d’un syn­di­cat poli­cier expli­quant qu’il s’agissait d’un drame « pure­ment humain » !

Mieux : l’OJIM, dans un article très com­plet sur cette extrême pru­dence média­tique, explique que, dans un pre­mier temps, Sud Ouest a affir­mé que la thèse de l’attentat avait été évacuée !

Le pro­blème, c’est que de nom­breux signes de radi­ca­li­sa­tion isla­mique existent, comme le note l’OJIM

Résul­tat, le 5 octobre, Sud Ouest est obli­gé de modi­fier son article qui par­lait d’une hypo­thèse ter­ro­riste évacuée…

En effet, ce que les médias ont ten­té de cacher – ou à tout le moins de mino­rer – était bien réel. Mickaël Har­pon a bien com­mis un atten­tat islamique.

Et cer­tains médias évoquent des pres­sions au sein de l’institution poli­cière pour mini­mi­ser cette possibilité.

 

Visi­ble­ment, les médias semblent eux aus­si avoir reçu des pres­sions simi­laires ou bien ont déci­dé eux-mêmes de s’autocensurer !

La censure Weill-Raynal

Pour mieux com­prendre cet incroyable mutisme média­tique quant au pro­fil inquié­tant de Mickaël Har­pon et ce refus abso­lu d’évoquer la pos­si­bi­li­té, même petite, d’un atten­tat isla­miste, il suf­fit de voir le trai­te­ment qui a été réser­vé à Clé­ment Weill-Ray­nal, jour­na­liste pour France Télévisions.

Expli­ca­tion avec ces extraits d’un article du Point :

Selon le syn­di­cat Force Ouvrière, Clé­ment Weill-Ray­nal […] a été convo­qué par sa hié­rar­chie pour sa cou­ver­ture de l’at­taque à la pré­fec­ture de police de Paris. […] Le jour­na­liste est l’un des pre­miers à arri­ver sur les lieux de la per­qui­si­tion au domi­cile du tueur avec son équipe, ils ont pour mis­sion d’a­li­men­ter les antennes de France 2, France 3 et de Fran­cein­fo qui a bas­cu­lé en édi­tion spé­ciale, ce qui implique notam­ment plu­sieurs directs au télé­phone. Grâce « à des infor­ma­tions recueillies sur le ter­rain », le repor­ter est notam­ment le pre­mier à révé­ler à l’an­tenne que le tueur de la pré­fec­ture était « conver­ti à l’islam ».
Mais, comme l’in­dique le com­mu­ni­qué du syn­di­cat, le pro­fes­sion­nel a été convo­qué à plu­sieurs reprises dès le len­de­main de l’at­taque : « Au fil des entre­tiens, qui se sont dérou­lés dans une ambiance chaque fois plus ora­geuse, notre confrère s’est vu repro­cher un “défaut de maî­trise à l’an­tenne”, en par­ti­cu­lier d’a­voir trop tôt évo­qué “l’hy­po­thèse” d’un atten­tat ter­ro­riste d’ins­pi­ra­tion isla­miste, ce qui, pour sa direc­tion, consti­tue­rait une “faute”. »
Deux tour­nures de phrase sont en cause, nous explique celui qui avait fil­mé le « mur des cons » : d’a­bord « l’au­teur de ce qui semble bien être un atten­tat » puis, plus tard dans la jour­née, « l’hy­po­thèse d’un atten­tat isla­miste ». […]
Pour la direc­tion de l’in­for­ma­tion : « Sur des sujets sen­sibles comme celui-ci, nous devons être très vigi­lants, il faut qu’on ait une maî­trise de l’an­tenne. L’in­for­ma­tion de ser­vice public se doit d’être exemplaire. »

À ce niveau, ce n’est plus du bobard, mais de l’art !

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